Née le 15 août 1838 à Grancey-le-Château (diocèse de Dijon), Marie-Adèle Garnier est la 5ème enfant de Nicolas Garnier, et de Denise née Caiset. Elle se sentit très vite appelée à une vie plus parfaite sans se tourner nécessairement vers l’idéal de la vie religieuse. Institutrice tour à tour dans des familles à Nantes, à Poitiers, puis près de Laval. C’est là, en 1872, qu’elle reçoit de Dieu sa vocation.
Dès lors, elle orientera toutes ses forces vers la réalisation de cet appel : demeurer à Montmartre, y adorer le Saint-Sacrement, vivre avec d’autres une vie de prière et de pénitence, s’abandonner à la volonté de Dieu et vivre de l’Eucharistie.
En 1868 Adèle, alors institutrice près de Laval, vit une première expérience mystique, importante pour elle , une vision de Jésus, auréolé de lumière, indiquant son Sacré Cœur.
Toutefois, c’est en 1872 qu’un évènement décisif se produit : Dans la suite de la guerre avec les Prussiens, le Journal « l’Univers » relate le projet de construction d’une église à Montmartre, en l’honneur du Sacré Cœur et en réparation des péchés commis. Dans la salle de séjour du château où elle se trouve, Adèle entend l’article lu à haute voix. Elle raconte alors : « Une voix intérieure me dit très clairement : ‘C’est là que je te veux’. En même temps je vois un autel, très élevé et étincelant de lumière, dominé par le Saint Sacrement exposé. Je me sentis éblouie par cette vue et cette parole et je m’appuyais à la porte pour ne pas tomber. Et puis je me trouvais si heureuse que je ne comprenais rien. Ce souvenir me revenait à chaque instant avec une douceur ravissante. »
Dans la suite, sa pensée se précise :
« Souvent, dans la prière, je m’unissais d’avance aux adorations et aux réparations qui devaient être offertes au Sacré Cœur à Montmartre. Et toujours je croyais que notre Seigneur voulait que tout ce culte fut spécialement rendu à son Cœur eucharistique qui devrait y être perpétuellement exposé dans le Saint Sacrement, que de là des grâces sans nombre tomberaient de cette source intarissable … »
C’est en 1874 que sa pensée se précise. Elle comprend le le Seigneur lui demande de rencontrer l’Archevêque de Paris pour lui demander l’adoration perpétuelle du Saint Sacrement à Montmartre. Elle complètera cette demande par celle d’une congrégation de religieuses adoratrices présente dans le sanctuaire.
L’adoration débutera dans la chapelle provisoire, sur le chantier de la Basilique, le 5 août 1885.
C’est en juin 1897 qu’Adèle Garnier avec deux compagnes s’installe à Montmartre.
1899 – L’heure approchait où le nombre des postulantes augmentant, il faudrait trouver un autre logement que le 11 bis rue du Mont-Cenis.
Au n°40, rue du Chevalier de la Barre, près de la Basilique du Vœu National au Sacré Cœur de Jésus, se trouvait un vaste terrain boisé avec une quinzaine de pavillons, et à un angle une maison de rapport. Le terrain, dit-on, faisait partie du domaine des Bénédictines de Montmartre. Extrait de « Une page inconnue de l’Histoire de Montmartre »
L’achat a lieu le 19 mai 1899. La Congrégation s’y installe avec le projet d’en faire une maison dédiée à la vie de la communauté mais aussi à l’accueil des femmes voulant participer à l’Adoration nocturne. Celui-ci ne pourra aboutir, car en 1901 c’est le départ en exil pour Tyburn (Londres-Angleterre).
« Quand nous reviendrons à Montmartre, le Sacré Coeur nous fera trouver une demeure, car ce n’est pas par indifférence que nous aurons consenti à sacrifier la nôtre, mais par devoir. Et qui sait si ce n’est pas celle-là même qu’Il nous rendra ? Tant de choses peuvent se passer en 15 ou 20 ans … »
Mère Marie de Saint Pierre au moment de l’exil à Tyburn
En 1907 le terrain est vendu pour subvenir aux besoins matériels de la Congrégation. Suit, en 1914, la construction du bâtiment situé au n°3, 5 et 7 Cité du Sacré Cœur, sur les plans dessinés par Adèle Garnier, et qui devient une Maison de Retraites tenue par les Filles de Marie. Elles continueront cette mission jusqu’en 1984, date de l’installation de notre Congrégation
La Congrégation des Adoratrices du Sacré-Coeur de Montmartre sera érigée le 4 mars 1898. Adèle Garnier prend le nom de Mère Marie de Saint-Pierre. En 1901, les sœurs contraintes à l’exil pour rester en communauté, s’installent sur le « mont des martyrs de Londres », à Tyburn (Angleterre).
C’est là que Mère Marie de Saint Pierre meurt le 17 juin 1924.
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